Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), ont organisé un sit-in ce vendredi 23 mai 2025 devant les locaux du ministère des Affaires étrangères. Cette mobilisation visait à exprimer leur solidarité envers les femmes enceintes et allaitantes déplacées et rapatriées de la République dominicaine.
À l’occasion de la fête des Mères en Haïti, plusieurs dizaines de membres de la société civile et de personnes déplacées internes ont battu le pavé pour dénoncer les conditions de vie inhumaines dans lesquelles se trouvent ces femmes. Exposées à diverses infections, elles vivent dans des situations précaires qui mettent en danger leur vie et celle de leurs enfants. Les manifestants ont également dénoncé les mauvais traitements subis par les ressortissants haïtiens en République voisine.
Lors de ce mouvement, les protestataires ont interpellé le ministre des Affaires étrangères, Jean Harvel Jean-Baptiste, l’invitant à assumer pleinement ses responsabilités à l’égard des citoyens haïtiens.
« Le ministre doit jouer pleinement le rôle qui lui a été confié. Il ne peut peut-être pas contraindre les autorités dominicaines à suspendre les expulsions, mais il doit s'assurer que les rapatriements s’effectuent dans le respect et la dignité », a déclaré Colette Lespinasse.
Les protestataires ont également exhorté les autorités haïtiennes à engager des discussions diplomatiques avec leurs homologues dominicains afin de reconsidérer leur position concernant les femmes enceintes et allaitantes.
« Une femme qui met un enfant au monde dans une situation stressante court un risque accru de perdre la vie, ainsi que celle de son enfant. Elles doivent pouvoir accoucher dans la tranquillité », a plaidé Colette Lespinasse.
Par ailleurs, les manifestants ont appelé les autorités à renforcer leur présence aux points frontaliers, en vue d’apporter un accompagnement spécifique à ces femmes vulnérables.
« Nous devons leur fournir un soutien holistique, et ce, jusqu’à ce qu’elles puissent regagner leurs quartiers ou leurs villes d’origine », ont-ils insisté.
En parallèle, les déplacés internes présents à cette mobilisation ont dénoncé leurs conditions de vie précaires dans les camps de fortune, critiquant le laxisme des autorités étatiques, incapables de rétablir la paix et la sécurité dans le pays, condition essentielle à leur retour dans leurs localités respectives.
Sheelove Semexant