À la tribune des Nations unies, à l'occasion de la 80ᵉ session ordinaire de l'Assemblée générale, le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, a défendu la vision d’Haïti face aux défis sécuritaires, économiques et politiques. Si son intervention a été saluée pour sa richesse en données et son plaidoyer en faveur d’une action internationale, elle a également suscité des réserves, notamment sur sa position vis-à-vis de la force multinationale et sur la situation des Haïtiens en République dominicaine.
Pour le sociologue Delson Cius, l’intervention du coordonnateur général du Conseil présidentiel de transition constitue une très bonne prise de parole. Selon lui, Laurent Saint-Cyr a su mettre en lumière les problèmes nationaux majeurs tout en rappelant les responsabilités et la mission du Conseil présidentiel de transition.
Delson Cius a particulièrement apprécié le caractère chiffré du discours. « Il y avait beaucoup de données, notamment sur le déplacement massif des populations contraintes d’abandonner leur foyer, ainsi que sur la situation économique du pays », explique-t-il. Le sociologue note également que le coordonnateur a évoqué la question sensible de la dette de l’indépendance d’Haïti, un point déjà qui a été soulevé par Edgar Leblanc.
Néanmoins, il dit estimer que le discours n’était pas exempt de faiblesses. « Laurent Saint-Cyr a été trop complaisant à l’égard de la mission multinationale de soutien en Haïti, une mission qui, jusqu’à présent, n’a pas donné de résultats tangibles », regrette-t-il.
Parallèlement, il a souligné l’absence de véritable accent sur la situation des compatriotes haïtiens vivant en République dominicaine. « Ces Haïtiens traversent des moments extrêmement difficiles, et le discours n’a pas suffisamment reflété cette réalité », poursuit Delson.
En ce qui concerne, sur son compte X, le consultant politique Ralph Emmanuel François a salué une prestation de très haute qualité, mettant en avant à la fois la cohérence politique du texte et la force de la livraison. Toutefois, il relève également quelques paradoxes entre les ambitions affichées et les perspectives réelles.
D’autres se sont montrés beaucoup plus sceptiques. « Il n’y aura ni référendum ni élections en Haïti. Laurent Saint-Cyr et Alix Fils-Aimé ne pourront organiser de scrutin dans le pays comme ils le laissent entendre », peut-on lire dans plusieurs réactions critiques.
Vladimir Predvil