Haïti: l’inflation se chiffre à 31,10%

À quelques jours de la rentrée scolaire fixée officiellement au 1er octobre 2025 par le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), les familles haïtiennes, en particulier les parents et les petits commerçants, sont confrontées à une flambée des prix à un niveau exorbitant. Le taux de l’inflation touche désormais 31,10%, ce qui rend la vie quotidienne des familles de plus en plus insoutenable.

Les produits de première nécessité, les fournitures scolaires, à savoir les uniformes, sac à dos, manuel de scolaires, cahiers entres autres, ont vu leurs prix grimper à des niveaux inédits. Cette situation exacerbe les difficultés économiques dans un pays déjà fragilisé par l’insécurité et l’instabilité politique.

Selon les dernières données publiées par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), le taux d’inflation annuel en Haïti a atteint 31,10 % en août 2025, contre 29,60 % en juillet. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis septembre 2023.

À ce niveau, la variation des prix des produits alimentaires et boissons non-alcoolisées ont hissé de 35 % en un an, soit en août 2025 par rapport à août 2024. Le Gaz et les combustibles 40 % et le logement est plus de 47 %.

En outre, l’indice des prix à la consommation (IPC) passe de 546,50 points en août, contre 535,80 en juillet.

Cette hausse est principalement attribuée à l’augmentation des prix des denrées alimentaires, qui représentent près de la moitié du budget des ménages.

Par contre, le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Augustin Antoine avait annoncé un ensemble de mesures adoptées pour la rentrée scolaire cette année. Parmi eux, si l’on peut croire, la mise en place de comptables dans les lycées pour assurer une meilleure gouvernance, la création d’une commission d'éthique et de redevabilité pour chaque direction départementale d’éducation afin de permettre aux parents et élèves de porter plainte en cas d’abus et l'élaboration d’un manuel de gestion des lycées.

Du même coup, le directeur général du MENFP, Yves Roblin avait annoncé un projet où près de 240 000 parents bénéficieront d’un soutien via un transfert sur leur compte Moncash ou Natcash pour la rentrée des classes. De plus, quant aux élèves, il recevront un plat chaud à travers le Programme national de cantines scolaires (PNCS).

L’ex directrice du Fonds national de l’éducation (FNE), Sterline Civil, a révélé avant sa destitution à ce poste, qu’un montant de 450 millions de gourdes a été débloqué pour la rentrée scolaire. Ce fonds a été utilisé pour soutenir plus de 118 écoles dans le département du Nord et dans le grand Sud. Les écoles du grand Sud ont reçu 170 millions de gourdes et 180 millions pour le Nord.

Dans des villes comme Cap-Haïtien, le coût moyen pour l’année académique d’un enfant à l’école primaire varie selon les données disponible, entre 35 000 et 50 000 gourdes, tandis que pour le secondaire, il peut dépasser 75 000 gourdes. À Port-au-Prince, pour certains établissements scolaires, les frais pour une année académique peuvent dépasser 150 000 jusqu'à 200 000 gourdes.

Avec un salaire minimum fixé à 686 gourdes par jour, un montant piètre et discordant avec les besoins fondamentaux des travailleurs, déjà rudement éprouvés par une inflation galopante. Le salaire minimum n'ayant pas été ajusté depuis trois ans, la situation est d'autant plus alarmante.

Le Conseil supérieur des salaires (Css) a émis un rapport sur l’ajustement du salaires minimum autour duquel le conseil avait proposé en avril dernier un salaire journalier de 950 gourdes, alors que, de l’autre côté, les travailleurs exigent un montant de 2500 gourdes comme salaire minimum à l’état haïtien, le gouvernement reste taciturne malgré le coût de la cherté de la vie et le prix des produits premiers nécessité qui grimpe à niveau inquiétant.

À cet égard, les familles doivent souvent travailler plusieurs mois afin de pouvoir financer la scolarité d’un seul enfant. Les témoignages abondent: certains parents renoncent à acheter des livres, d’autres peinent à payer les uniformes ou le transport en commun sans mettre de côté la nourriture au quotidien.

Likenton Joseph

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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