Le passage de l’ouragan Mélissa sur le Grand Sud, particulièrement dans la ville des Cayes, laisse la population sous le choc. Dans les camps d’hébergement improvisés, la détresse est à son comble. Des centaines de familles, ayant tout perdu, appellent désespérément à l’aide alors que les secours tardent à arriver.
Sous des tentes de fortune, des mères tentent de calmer leurs enfants, tremblants de froid et de faim. Les abris, installés à la hâte dans les écoles publiques, sont saturés. L’air y est lourd, et la peur d’une épidémie grandit à mesure que les jours passent.
« Nous n’avons ni nourriture, ni eau, et les enfants sont malades », confie en pleurs Marie-Josée, réfugiée au Lycée Philippe Guerrier. Autour d’elle, des dizaines de familles partagent un espace exigu.
Dans plusieurs camps, la situation est critique. Les équipes de la Protection civile et de la Croix-Rouge distribuent de l’eau et quelques vivres, mais les besoins dépassent largement les capacités d’intervention. Les autorités locales admettent être débordées ; plusieurs quartiers restent inondés et les communications sont difficiles.
Selon les premières estimations, plus de 3 000 personnes seraient hébergées dans des abris temporaires à travers la ville des Cayes depuis le passage de l’ouragan Mélissa. Entre la faim, le manque d’eau potable, l’absence d’électricité et des conditions sanitaires précaires, la population appelle à une intervention humanitaire urgente.
Dans le camp installé à Bergeaud, des sinistrés improvisent des feux de bois pour faire bouillir un peu d’eau boueuse. Certains racontent n’avoir reçu aucune aide depuis 48 heures. « Nous avons besoin de secours. Nous avons faim, nous sommes malades, et les enfants ne cessent de pleurer », lance un homme d’une quarantaine d’années, le regard vide.
Pendant ce temps, Mélissa continue sa course sur le Sud, laissant derrière elle une ville brisée et une population livrée à elle-même. Entre espoir et désespoir, les Cayes attendent que la solidarité nationale et internationale se manifeste, avant qu’un autre drame sanitaire ne vienne s’ajouter à la catastrophe.
Frantzou Laguerre
