Le gouvernement haïtien a officiellement dévoilé, le 24 octobre dernier, le nouveau budget rectificatif pour l’exercice fiscal 2025–2026. D’un montant total de 345,5 milliards de gourdes, ce plan budgétaire marque une hausse de 6,8 % par rapport à l’exercice précédent. Il ambitionne de relancer l’économie nationale, de renforcer la sécurité publique et de moderniser les infrastructures du pays.
Toutefois, une enveloppe additionnelle de près de 15 milliards de gourdes est dédiée à des secteurs jugés stratégiques avec un montant de 8,1 milliards au ministère de l’Éducation nationale, 2,5 milliards à la Police nationale, 1,4 milliard aux Forces armées d’Haïti, 2,83 milliards au Conseil électoral provisoire pour l’organisation des prochains scrutins.
Le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) se voit attribuer une enveloppe globale de plus de 32 milliards de gourdes, ce qui le place au quatrième rang des ministères les mieux dotés, derrière l’Éducation nationale, la Justice et les Interventions publiques.
La répartition interne du budget du MTPTC avec 64 millions de gourdes pour le Bureau du ministre, environ 26 milliards pour la Direction générale des services internes, 121 millions pour le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics, 234 millions pour l’Office national du cadastre, 80 millions pour le Trésor public (projections à moyen terme), 291 millions pour les Services maritimes et de navigation et 14 millions pour le Conseil national des télécommunications.
En outre, plus de 232 millions pour le Bureau des mines et de l’énergie, avec 4 millions pour le Fonds d’entretien routier, plus de 5 milliards pour la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA) et environ 57 millions pour l’Agence nationale de régulation du secteur énergétique.
Malgré cette allocation budgétaire jugée significative, aucun projet d’infrastructure concret n’a été officiellement annoncé par le gouvernement. Cette absence de planification détaillée soulève des interrogations sur la capacité du MTPTC à traduire ces ressources en chantiers visibles et durables.
Alors que le pays fait face à des défis majeurs en matière de routes, d’accès à l’eau potable surtout pour les déplacés internes et de gestion énergétique, la transparence sur les priorités du ministère reste attendue. Le budget est là, les attentes aussi, mais les réponses tardent à se faire sentir.
Likenton Joseph
