Plus d'une quinzaine de personnes, dont 8 enfants, ont été tuées lors d’une attaque de drones dans la zone de Simon Pelé, le 20 septembre dernier, selon un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).
L'utilisation de drones piégés d'explosifs continue d'alourdir le nombre de victimes au sein de la population civile. Lors des festivités marquant l'anniversaire de naissance du chef de gang de Simon Pelé, Steevenson Albert, alias « Djouma », près de 16 personnes, dont 8 enfants et 8 adultes, ont été tuées, environ quatre autres blessées et des maisons ont été détruites, selon les révélations des défenseurs des droits humains du RNDDH.
L'organisation condamne cet incident et dénonce la mauvaise utilisation de ces matériels. Toutefois, elle estime que les drones kamikazes sont absolument proportionnels aux nombreuses armes automatiques dont disposent les bandits et que, s'ils sont utilisés à bon escient, ces matériels peuvent aider efficacement dans la lutte pour l'éradication du banditisme dans le pays.
Le RNDDH dénonce également le fait que ceux qui pilotent les drones semblent ne prendre pour cibles que des membres de la population civile, alors que les chefs de gangs notoires continuent de circuler librement, de narguer les autorités étatiques et de s'en prendre à la population en orchestrant des massacres et des attaques armées dans les départements de l'Artibonite, du Centre et de l'Ouest.
« Si, depuis les opérations par drones kamikazes, plus de deux cents (200) bandits armés ont été effectivement tués et plus de cent cinquante (150) autres blessés, aucun chef de gang notoire n'a à ce jour été touché. Ceci soulève, pour le RNDDH, la question de la justesse des frappes et met en cause les capacités de pilotage de l'équipe en charge desdites opérations », s’interroge la structure dans ce document.
L'organisme de défense des droits humains avance que le pilotage des drones kamikazes ne peut être confié à une équipe contrôlée par des autorités politiques. Elle plaide en faveur de la mise en place d'une cellule de coordination impliquant toutes les forces de l'ordre présentes sur le territoire national, capable de travailler dans le respect de la déontologie militaire et policière ainsi que des règles du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire.
Plus loin, il invite les autorités étatiques à renoncer aux montants alloués au renseignement et à l’intelligence, et à les mettre à la disposition des forces de l’ordre, dans le but de les utiliser exclusivement pour viser les bandits armés ainsi que leurs fiefs, et d’éviter les victimes collatérales. « C’est seulement de cette manière que celles-ci auront la capacité de recueillir des informations précises en vue de cibler les bandits armés et leurs fiefs, tout en protégeant la population civile et les enfants », lit-on.
Par ailleurs, le RNDDH critique le laxisme des instances concernées face aux victimes, laissant des parents totalement démunis à la merci de l’aide du chef de gang de Simon Pelé, Steevenson Albert alias Djouma, pour l’organisation des funérailles de leurs petits. Ainsi, il demande aux représentants de l’État de prendre en charge les proches des victimes, de leur fournir le soutien nécessaire et d’assurer leur protection.
Sheelove Semexant
