Cric? Crac!
Il était une fois un homme si humain qu’on aurait dit qu’il sortait tout droit d’un conte. Il s’appelait Schultz Laurent Junior. Il est venu au monde le 15 juillet 1974 dans un pays des Caraïbes: Haïti. Schultz était fait de silence et de lumière. De chaleur, de musique et de poésie.
Quand Schultz parlait, sa voix était douce, posée, presque chantante. On aurait dit que les mots s’apaisaient quand ils passaient par lui, ce bel et grand homme des Caraïbes. Il n’aimait pas crier ni imposer ; il préférait écouter, comprendre, partager. Il vibrait par la culture. Par le rythme. Par le son. Par la mesure. Il lisait, écrivait, enseignait, et faisait danser les idées dans les têtes et dans les cœurs.
Schultz était journaliste, poète, nouvelliste, professeur. Il travaillait avec les mots comme un artiste et sculpteur du verbe. Et de ses livres s’échappaient des parfums d’amour et d’espérance : Bouquet d’amour, Et si mon cœur te chantait, Des printemps fanés, Cime et océan, Sur les traces de l’aube. Ce n’étaient pas seulement des titres : c’étaient des promesses faites à la vie.
Schultz, c’est la plus belle définition de l’être humain. Il était tellement humain qu’on aurait dit qu’il venait d’un autre monde, d’un autre espace-temps où les gens sont faits de bonté, de culture et de tendresse.
Aujourd’hui, je raconte son histoire comme un conte. Pourquoi? Parce que parfois, quand la réalité est trop belle et trop humaine, elle est à peine croyable. Il faut alors la dire comme une légende, et grâce sera rendue à ceux qui y croient.
Ce n’est pas son départ que je conte, mais son passage. Ce qu’il a laissé dans les mots, dans le pays, dans nos vies.
Merci, ami, collègue, frère, pour tout. Et quand je dis “pour tout”, tu sais exactement ce que je veux dire.
Toi, aujourd’hui, qui es dans la vérité et dans la beauté, et nous, dans le mensonge et dans la laideur du monde, tu continueras à influencer notre vie de la plus belle des manières.
Moi, je dis aux enfants et à tous ceux qui veulent bien me croire: “Et si, un jour, vous entendez un silence doux et poétique passer près de vous, dites-vous que c’est peut-être Schultz qui vous salue”.
Les hommes qui ne croient pas à sa légende retiendront que Schultz s’est envolé le 28 octobre 2025 à Philadelphie, et qu’il est désormais invisible à nos yeux.
Mais nous autres, qui avons côtoyé sa légende de près, sommes convaincus que son œuvre et ses actions continueront éternellement à influencer positivement notre vie.
Au bout du compte, Schultz est encore présent, plus humain, plus vrai, plus visible encore, même quand on ne le voit pas et qu’on ne peut le serrer dans nos bras.
Carl Pierrecq,
Paris, 4 novembre 2025
