Ce mardi soir, 28 octobre 2025, alors que l’ouragan Mélissa déchaînait ses vents sur la Jamaïque et la République dominicaine, menaçant Cuba et notre chère Haïti déjà éprouvée, j’apprenais, vers 19 heures, l’assassinat de Shultz Laurent Junior, aux États-Unis.
Précisément dans un quartier de Philadelphie. Le choc fut immédiat.
D’abord relayée comme un fait divers dans un chaos urbain — un tir perdu, une violence aléatoire — la nouvelle a rapidement été corrigée par ses proches : le poète avait été poignardé en pleine rue de Philadelphie. La police est intervenue après le crime, mais aucune arrestation n’avait été effectuée à ce jour. Les circonstances restent floues. Un meurtre inutile, tout simplement.
Notre milieu culturel et artistique, ces quinze dernières années reconnaît et apprécie Shultz Laurent Junior comme un journaliste professionnel, comme un poète doué de talent, un critique littéraire dont la plume est celle qui donne. Pourvu que l’auteur est capable de jouer le jeu du créateur, pourvu que ce dernier décide donc un jour de prendre naissance (c’est Boileau qui m’inspire à ce stade). Ici, en Haïti, on admire le poète Shultz Laurent Junior comme un jeune homme calme, toujours souriant, serviable. On peut dire sans risque de se tromper que son âme était profondément pacifique. Son cœur rayonnait de bonté. Sa sagesse était légendaire. Il n’y a qu’à le voir en photo, son profil, son look, son regard était incapable de trahir cette vérité de l’homme qui donnait constamment l’impression de vouloir vivre sans aucun tourment intérieur….
Vingt-quatre heures après ce crime odieux, le 29 octobre 2025, le silence persiste. Aux États-Unis, pays que je parcours depuis trente ans sans jamais craindre pour ma sécurité, les médias annoncent l’information sans identifier la victime. Les médias publient l’information dans le froid des chiffres et des faits divers. Shultz Laurent Junior est apparu comme un inconnu gisant sur le bitume.
Finalement, il n’y a pas tellement de différence dans ce cas précis entre … se faire assassiner à travers les rues de Port – au – Prince, et celle de Philadelphie… le poignard de l’assassin reste le même.
La violence ne connaît ni frontière ni couleur.
Idem ; dirait le poète Davertige….
Aucune déclaration officielle n’est parvenue des autorités locales. Selon certaines sources, Shultz Laurent Junior avait vendu ou liquidé ses biens en Haïti pour rejoindre sa famille aux États-Unis, à la recherche de sécurité et d’un avenir meilleur. Aujourd’hui, ses assassins courent toujours, et la mort, comme toujours, ne fait pas de distinction.
Ah ! les assassins sont lâchés dans la nature… la mort n’a nulle pitié.
Shultz Laurent Junior a écrit et publié plusieurs articles sur mes ouvrages à moi, et toutes les activités majeures que je réalisais comme personne publique ou comme créateur littéraire. Il avait le souci d’en dire un petit mot. J’aurais tellement voulu lui rendre l’hommage qu’il mérite. Hélas… Quelqu’un d’autre à ma place, parlera de son œuvre. Certainement que lui aussi, il n’avait jamais cessé de produire et d’être utile à sa communauté. Il a publié plusieurs recueils de poèmes et de nouvelles. Il restera dans nos mémoires comme un créateur engagé, auteur de plusieurs recueils de poèmes de grande qualité
Désormais, Shultz Laurent Junior a fait le grand saut vers l’au-delà dans des circonstances tragiques et injustes. Nous attendons les éléments de clarification venant des autorités de cette grande ville américaine où vivaient Shultz Laurent Junior et sa petite famille. Cette ville où le poète-journaliste a été exécuté au poignard.
Avant même de parler de son art, je choisis de m’insurger contre ce crime : purement inutile, un crime de trop. Il est clair en effet que le système judiciaire américain au niveau des enquêtes (criminelles pour le moment) possède les bons réflexes en général et finira lentement mais sûrement par mettre la main au collet du tueur et / ou de ses complices, et / ou, le cas échéant, du (des) commanditaire ( s ) .
Que justice soit faite.
Pradel Henriquez
