Schultz Laurent Junior, un collaborateur devenu un frère. Au journal Le National où nos chemins se sont croisés, Schultz, comme on se plaît à l'appeler, était ce journaliste polyvalent qui ne manquait aucun grand rendez-vous culturel. Au fil des ans, il était devenu la pièce maitresse de la section culturelle du journal Le National. Ecrivain, poète, professeur, journaliste, mais surtout humaniste, Schultz Laurent Junior ne mourra jamais. Ses œuvres et ses grandes qualités humaines le rendent éternel!
Noclès Débréus
Ce cher Schultz n’était pas intéressé par sa propre histoire. Il l’incarnait et, trop de fois, il pouvait disparaitre derrière elle. Il adorait le vieux temps. Pour lui, c’était le bon. Je le voyais lutter contre la médiocrité et la vulgarité contagieuses, et droit dans ses bottes, vivait et réagissait comme l’un des derniers « Moun de bien ».
Schultz n’avait rien d’un conservateur ou d’un militant de la vieille école. Il refusait simplement de sombrer dans la décadence du jeunisme et du baba cool. Jamais surpris dans une démarche brutale, Schultz ne connaissait pas la formule du mot de trop. Le mot qui peut abattre, qui peut mettre l’autre par terre et le piétiner.
Je retiens de Schultz sa manière d’être père, soucieux de l’avenir du pays à travers son parti pris d’aimer et d’éduquer ses enfants.
Je le revois encore à la rue Gabart faufilant au milieu du chaos, traversant l’absurde en sifflotant des airs classiques.
Schultz, ce merveilleux collègue et parfait citoyen.
Adieu, l’ami !
Jean-Euphèle Milcé
Ici, en Haïti, on admire le poète Schultz Laurent Junior comme un jeune homme calme, toujours souriant, serviable. On peut dire sans risque de se tromper que son âme était profondément pacifique. Son cœur rayonnait de bonté. Sa sagesse était légendaire. Il n’y a qu’à le voir en photo, son profil, son look, son regard était incapable de trahir cette vérité de l’homme qui donnait constamment l’impression de vouloir vivre sans aucun tourment intérieur…
Pradel Henriquez
Schultz est le journaliste sur lequel je pouvais compter, alors que je dirigeais les colonnes culturelles du quotidien Le National. Il était d'une disponibilité surprenante, lui pourtant qui avait vingt besognes, professeur de littérature à plusieurs établissements scolaires de Port-au-Prince, reporter aux soirées tardives des instituts culturels de la place, écrivain de ce Port-au-Prince turbulent et d'ailleurs trop dangereux pour lui, suffisamment pour le pousser hors du pays, ... et hélas vers la mort, comme beaucoup de nos compatriotes obligés d'aller se perdre dans des villes étrangères broyeuses d'humanité.
Jean Emmanuel Jacquet
Ils t'ont foutu dehors,
De ce pays qui t'a presque tout pris.
Et l'Oncle Sam, avec ses régiments de cinglés, t'as pris ce qui te restait de plus chère : ta vie.
Si seulement il(s) pouvai(en)t nous la rendre, te la rendre...
Je m'efforce à ne pas donner libre cours à cette colère , cette rage qui ébullent en moi par respect pour toi, pour ne pas dérober à tes principes de gentillesse et cette retenue exemplaire que tu as toujours fait montre...
Frère, ne te repose pas!
Voire même à te reposer en paix comme bon nombre auront à te le dire....
De ton lieu de vérité, juges et si nécessaire fais toi venger...
Hantes les nuits de ce cinglé et de tous les autres comme lui...
Je me permets de garder pour nos souvenirs, nos expériences, nos échanges pour moi pour que j'aie assez afin continuer à donner du sens à ma vie et à celles des autres...
Tu t'es toujours battu pour être un « moun». Et tu l'as été
Ochan kamard!
OCHAN SCHULTZ
Nou p ap janm sispann kriye w...
Wi kriye pa leve lèmò...
Men ou pa mouri patizan
Ou pa Mouri SCHULTZ
se touye yo touye w...
se touye AMERICA ak bann ti tèt flit ak dezakse li yo, touye w...
e nou p ap janm padone yo sa...
Fòk mò w ante yo
e se pou yo pa janm mouri
M pwomèt ou pou n ap kontinye goumen pou nou gen yon lòt peyi...
pou lòt desandan ou yo
pa al bay bwè san yo okenn kote sou latè....
Sheenider Jean Joseph
Tu incarnais la sagesse, tu as rempli tous les critères académiques pour vivre décemment dans le pays qui t'a vu naître. Malheureusement, les sales politiciens, les acteurs économiques véreux, nauséabonds et les ambassades occidentales cadavériques ont transformé notre pays en un enfer, poussant la majorité des pensants et des têtes bien faites à fuir ce pays, ce qui aujourd'hui a provoqué précocement ton départ vers le firmament.
Sois sûr cher condisciple que nous de la promotion Aquila du collège Canado-Haïtien te garderons toujours vivant dans nos cœurs.
«Memoria de valens vivat tamque vestri».
Wedly Francois
Des nouvelles qui dérangent, des annonces qui indignent, des départs qui nous poussent à remettre en question l'horloge de la raison,face à cette brutale traversée de Schultz Laurent Junior, vers l'autre bout de l'horizon.
Désormais, nous sommes tous contraints de conjuguer dans le vide, ta vie au passé composé. Une vie enlevée, un collègue effondré, un sage penseur et courageux créateur s'est éteint pour mieux se réinventer entre les frontières de l'éternité.
Des dizaines ou des centaines de publications qui portent ton nom serviront certainement à te garder en vie, tout en enrichissant la mémoire collective et en instruisant les lecteurs et lectrices dans le futur.
Depuis environ deux décennies pratiquement, j'ai fait connaissance de ce nom qui sonne si fort dans la forme que dans le fond des textes que tu publiais jusqu'au dernier numéro publié ce mardi 28 octobre 2025, dans les colonnes de notre tribune commune Le National.
Dommage pour le pays, et surtout pour la presse écrite haïtienne, qui vient de perdre une voix solide, utile et solidaire. Ta mission est pratiquement accomplie avec honneur et fierté. Ainsi se termine cette belle et difficile aventure journalistique pour un courageux travailleur de l'esprit.
Dominique Domerçant
Amoureux des mots, Schultz Laurent Junior croyait à la force du langage comme espace de vérité et de réconciliation. Ses écrits, souvent traversés par la mémoire, la douleur de l’exil et l’espérance, témoignent d’une âme en quête de lumière dans un monde souvent assombri par la violence.
Au-delà des frontières et des circonstances, son nom demeure celui d’un homme de parole et de conviction, d’un enseignant qui croyait à la transmission et d’un poète qui rêvait encore d’un monde juste.
Godson Moulite
Il était une fois un homme si humain qu’on aurait dit qu’il sortait tout droit d’un conte. Il s’appelait Schultz Laurent Junior. Il est venu au monde le 15 juillet 1974 dans un pays des Caraïbes: Haïti. Schultz était fait de silence et de lumière. De chaleur, de musique et de poésie.
Schultz, c’est la plus belle définition de l’être humain. Il était tellement humain qu’on aurait dit qu’il venait d’un autre monde, d’un autre espace-temps où les gens sont faits de bonté, de culture et de tendresse.
Carl Pierrecq
Un poète arraché à la vie. Son sang ancre dispersé au quatre vents irriguera les terres glacées, ces contrées où l’humanité doit retrouver son sens. L’essence de sa prose, colorée, chaleureuse, en résistance à la souffrance, en leg à nous, vivra. L’on ne tue pas un poète, ces âmes ont reçu le don d’immortalité. L’on n’effacera jamais l’œuvre de ses mains, ses mains qui ont nourri corps et esprits, de Port-au-Prince jusqu’à à cette rue vide où il a confié son dernier souffle au créateur.
Roberson Alphonse
