Célébration du 220e anniversaire de l'indépendance d'Haïti : l'année 2024 sera-t-elle une réédition de l'année 2004

Dans les mêmes conditions de température et de pression atmosphérique, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

En ce qui a trait à la crise haïtienne actuelle qui est un prototype de la crise haïtienne en prélude à l'année 2004, l'année de commémoration du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti, la première République nègre indépendante du monde.

Malheureusement, les mascarades électorales de 2000 qui allaient porter Jean Bertrand Aristide au pouvoir pour son deuxième mandat présidentiel, ont favorisé la mise à feu et à sang la société haïtienne avec les étudiants haïtiens qui lançaient un mouvement de mobilisation anti gouvernemental dénommée: Grenn nan Bouda ( GNB).

Un mouvement qui allait être adopté rapidement par le secteur politique de l'opposition, la bourgeoisie malsaine d'Haïti et la communauté internationale ( Canada, France et États-Unis).

À mesure, on s'approchait de l'année 2004, les mobilisations s'intensifiaient.

De cette occasion, sur la pulsion du Canada, les diplomates des pays étrangers accrédités en Haïti vont se regrouper en syndicat pour la destruction de la souveraineté d'Haïti, le Core group en janvier 2003 avec mission de finir avec la question d'Haïti, la première République noire indépendante du monde et boycotter la célébration du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti et éliminer Haïti sur la carte mondiale des nations.

Effectivement, le 1er janvier 2004, le jour j de la célébration du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti, pendant que le gouvernement était aux Gonaïves, organisait des manifestations antigouvernementales à Port-au-Prince avec le fameux slogan ( Grenn nan Bouda fò w ale).

En février 2004, les rebelles de Guy Philippe envahissent des commissariats et le 29 février 2004, Aristide est capitulé par un 2e coup d'État.

En cette même année 2004, une Force onusienne débarquait dans le pays pour rétablir la paix (MINUSTHA) et un gouvernement de transition pro -occident est installé à la tête du pays.

De nos jours, Haïti est en train de revivre les mêmes scénarios.

Une crise post-assassinat du Président Jovenel Moïse s'installe dans le pays avec un Premier ministre de facto, Ariel Henry insouciant et inconscient de l'ampleur de la crise multi dimensionnelle que connaît le pays.

Il se contente de jouir de tous les pouvoirs, tantôt il fonctionne à titre présidentiel, tantôt comme un monarque qui dirige le pays comme bon lui semble et au mépris de tous.

Malgré, les va-et-vient de la CARICOM comme médiateur pour résoudre la crise haïtienne qui arrive même à proposer un projet-cadre de résolution au début du mois de novembre 2023, malheureusement, rien ne marche pour de bons. Les démarches de la CARICOM sont vaines et mortes, parce qu'elle ne jouit pas assez de notoriété dans la région caribéenne, spécialement en Haïti.

Pendant ce temps, la crise haïtienne paraît de plus en plus compliquée avec un phénomène de gangs armés qui terrorisent, violent, volent, kidnappent, brûlent et tuent la population haïtienne .

L'année 2024 est dans 3 semaines environ, la situation s'aggrave de jour en jour et l'insouciance des acteurs s'accélère de plus en plus. Personne ne s'y rend compte, ni le pouvoir, ni le secteur de l'opposition et ni la société civile haïtienne de l'importance de cette grande date historique qui s'avance, le 1er janvier 2024 qui marquera le 220e anniversaire de l'indépendance d'Haïti.

Donc, pour nous autres au sein du Mouvement Point Final, nous sommes très inquiets pour ne pas voir une réédition de 2004 en Haïti, parce que les mêmes causes, dans les mêmes conditions de température et de pression atmosphérique produisent toujours les mêmes effets.

C'est-à-dire, toutes les conditions se réunissent pour rééditer les mêmes événements de 2004 durant l'année 2024 qui marquera le 220e anniversaire de l'indépendance d'Haïti, à savoir :

1) Avec la présence de Guy Philippe dans le pays après avoir passé 6 ans en prison aux États-Unis, toutes les conditions sont réunies pour un éclatement social durant l'année 2024 en Haïti.

2) Toutes décisions prises pour l'arrivée d'une Force étrangère dans le pays en 2024.

3) Ariel Henry doit laisser le pouvoir le 7 février 2024, au regard de l'accord du 21 décembre 2022.

4) la Communauté internationale à travers la CARICOM cherche à tout prix de maintenir Ariel Henry au pouvoir ou de mettre en place un nouveau régime pro -occident comme c'était le cas en 2004.

Pour dire que l'année 2024 qui marquera le 220e anniversaire de l'indépendance d'Haïti comme la première République noire indépendante du monde, toutes les conditions sont réunies pour une réédition de l'année 2004 qui fut l'année du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti.

En conséquence, le Mouvement Point Final demande à toutes les Forces vives de la nation haïtienne d'ici et de la Diaspora à se transcender pour sauver Haïti de ce deuxième chaos historique, politique, économique, social et diplomatique dans un espace de 20 ans.

« Un peuple qui ne tient pas compte de l'importance de son histoire dans son existence est un peuple zombi.»

 

Ulysse Jean Chenet

Coordonnateur général du Mouvement Point Final

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