Haïti : religion, croyance et culture

Malere tout fòs li se pikwa,

Se manchèt,

Se la tè,

Ki sa l pwal chache nan la priyè (Manno Charlemagne)

Ce court texte est, malheureusement, une tentative désespérée pour chercher à apprendre sans pour autant comprendre le comportement incompréhensif culturellement de l’Haïtien dans ses « croyances religieuses, magico-religieuses et superstitieuses. »

La culture se définit comme étant le mode de vie d’une société. Et quand quelqu’un laisse son pays pour aller vivre ailleurs, à ce moment-là, il fait des efforts pour s’adapter au nouveau mode de vie de ce pays hôte, d’où la notion d’adaptation socioculturelle.

Tout en essayant de rester soi-même, n’empêche, on apprend à connaitre les mœurs et coutumes de ce pays, puis graduellement commence à l’intégrer et vivre la vie de cette nouvelle mode sociétale de fonctionnement en terre étrangère.  

Par exemple, si on vit aux États-Unis, on mange avec appétit des hamburgers dans de petites rencontres organisées entre familles et amis, bien souvent dans des « backyard » des maisons privées.

Dans d’autres cas, sans connaitre pour autant la raison d’être de cette fête, on célèbre le quatrième jeudi du mois de novembre, la fête de « Thanksgivings ». Ce jour-là, on mange avec appétit l’abondance des plats délicieux préparés par de fins cuisiniers avec des épices et ingrédients au style haïtien. Ce qui explique, même dans l’abondance des autres, l’Haïtien n’oublie pas sa cuisine.

Ceci dit, il n’oublie pas non plus sa soupe joumou le 1er janvier. Le riz noir, griot, banane pesée, pikliz, et bien d’autres plats haïtien. Et dans le cas des chrétiens, puisqu’ils sont avant tout des Haïtiens, nombreux sont ceux qui, lors des fêtes de fin d’année, font des sorties mystiques pour connaitre l’avenir, à savoir : de quoi demain sera fait.

Il n’est pas différent de l’élite intellectuelle, économique et politique. Si le politicien, même avec de gros diplômes dans de grandes universités étrangères, visite ou consulte toujours des sages pour comprendre et interpréter leur avenir en politique, c’est tout simplement parce que cela fait parti de leur mode de vie politico-culturelle.

Bref, mis à part de toutes les activités quotidiennes d’un chrétien, par exemple, le pasteur qui sort de chez lui pour aller à l’église un dimanche matin, »’epi ki frape pye goch li", dira à sa femme : « cheri mwen frape pye goch mwen, mwen pral fè yon move rankont maten an ». 

Et s’il dit cela à sa femme, c’est par ce qu’il est typiquement Haïtien. « Un natif natal » qui connait bien ou en partie sa culture. C’est vrai qu’il peut à haute voix répéter qu’il sert le Dieu puissant qui avait fait sortir d’Israël de l’esclavage en Égypte. Mais, cela ne le fait pas pour autant un Israélien. S’il était, internationalement, son pays en aurait, définitivement, d’autres formes de traitements politiques dans la crise actuelle. 

Question de dire, s’il connait son histoire, il saura aussi que nos ancêtres ont, au prix de leur sang, lutté contre les colons blancs pour le rendre indépendant. Libre à jamais des racistes de tout genre, y compris les religions et rituels qui, du temps de la colonie, étaient des outils pour coloniser et garder leurs ancêtres dans l’esclavage.

Face à ce dilemme, il est aberrant, voire même humiliant, pour l’Haïtien de continuer, humblement, à prier les statues des saints faites à l’image de femmes et d’hommes blancs. C’est une insulte à l’Empereur Jean Jacques Dessalines, le grand.

Comment en ce moment de grave crise d’instabilité politique qu’un Haïtien, particulièrement un chrétien protestant vous répond qu’il est bien grâce à Dieu. Comment réciter le Psaume 23 à savoir : « ’L’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien. »’ 

« 'Si L’Éternel ne garde pas la ville, ce qui la garde veille en vain » peut-on lire dans le Psaume 127 : 1. Mais cela fait longtemps qu’Haïti est sous la domination des griffes maléfiques des pays racistes du système impérialiste. 

Protestants, il est temps de se protester contre cette pratique colonialiste qui tue l’âme et le corps. Protester contre l’enseignement qui non seulement vous zombifie, mais aussi qui vous encourage à servir un Dieu jaloux qui semblerait, n’est pas intéressé à faire de la jalousie pour les chrétiens haïtiens.

Même la encore, parler en ce sens du comportement de l’Haïtien, c’est, définitivement ne pas comprendre pleinement la culture haïtienne puisque l’haïtien est foncièrement croyant. Il croit dans tout comme : les morts, les saints, les prêtes, les pasteurs, les houngans, les prophéties des faux prophètes, malheureusement. Aussi bien que de fausses promesses des politiciens locaux et internationaux.

 

Prof. Esau Jean-Baptiste 
 

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