Automate

3
259

«Dans un monde où la technologie avance à grands pas, il est essentiel de ne pas oublier ce qui nous rend humains».

Introduction

Chaque jour, le monde est confronté à des défis pressants : famine, chômage, guerres, misère et inégalités sociales. Ces crises poussent chacun à rechercher des profits à tout prix, reflétant ainsi les tensions inhérentes au capitalisme. Même les nations qui se revendiquent socialistes ne sont pas à l'abri de cette pression économique, souvent au détriment de la moralité. Ce phénomène brouille les frontières entre le bien et le mal, nous entraînant dans une spirale où l'humain est souvent sacrifié au nom de la productivité et de l'efficacité.

Dans ce contexte, il est crucial de s'interroger sur ce que signifie être humain dans un monde de plus en plus mécanisé et automatisé. Comment ces transformations impactent-elles notre identité, nos relations et notre façon de percevoir le monde ? La quête du bonheur, souvent confondue avec le plaisir éphémère, devient alors un enjeu essentiel. En effet, comment trouver un sens durable à notre existence lorsque la société valorise si souvent le profit immédiat sur le bien-être véritable ? Comme disait l'autre : “Une machine peut faire le travail de cinquante hommes ordinaires. Aucune machine ne peut faire le travail d'un homme extraordinaire."

 1. Déshumanisation par la Technologie

Les avancées technologiques, bien qu'apportant de nombreux bénéfices, tendent à nous déshumaniser. Elles effacent notre essence humaine, nous transformant en automates. Cette tendance agit comme une colonisation mentale, commençant dès l'école.

1.1. Éducation et Déshumanisation

À l'école, la déshumanisation débute dès le plus jeune âge. Les systèmes éducatifs sont souvent orientés vers la compétition, l'évaluation standardisée et la conformité. Si les règles sont nécessaires pour structurer l'apprentissage, un excès de réglementation étouffe souvent notre essence. Les élèves sont formés à devenir des travailleurs efficaces, mais au prix de leur créativité et de leur curiosité naturelle. L'éducation, loin d'être un outil d'émancipation, devient un processus de conditionnement.

1.2. Un exemple concret de l'impact de la technologie sur notre vie quotidienne est l'utilisation des réseaux sociaux. Prenons le cas d'une personne qui passe plusieurs heures par jour sur des plateformes comme Instagram, Facebook ou encore Tiktok. Bien que ces outils permettent de rester en contact avec des amis et la famille, ils encouragent souvent des interactions superficielles.

Cette personne peut avoir des centaines ou des milliers de "followers", mais ses véritables relations peuvent s'éroder. Au lieu de passer du temps en face à face avec des proches, elle se contente de "liker" des publications et de commenter des photos. Cette dynamique de comparaison constante peut engendrer des sentiments d'insatisfaction et de solitude, car elle observe des vies apparemment parfaites à travers l'écran.

De plus, la consommation passive de contenus, comme regarder des vidéos ou faire défiler des fils d'actualité prend souvent la place d'activités enrichissantes, comme lire un livre, pratiquer un hobby ou simplement discuter avec un ami. Ce décalage peut nous éloigner de l'expérience humaine authentique, rendant nos interactions moins profondes et plus éphémères.

Un exemple frappant de cette déshumanisation contemporaine est l'utilisation généralisée des tablettes et des ordinateurs dans les salles de classe. Dans de nombreuses écoles à travers le monde, les enfants sont exposés dès leur plus jeune âge à des dispositifs numériques. Bien que ces outils facilitent l'accès à une multitude d'informations et rendent l'apprentissage plus interactif, ils peuvent également créer un fossé profond entre les élèves et les interactions humaines essentielles.

Imaginez une classe où les élèves, rivés à leurs tablettes, réalisent des exercices interactifs, mais où les rires, les débats passionnés et les moments de complicité humaine sont absents.Ce phénomène limite les échanges authentiques, les discussions en groupe et les activités pratiques qui favorisent la créativité et l'empathie. Cette dépendance à la technologie transforme l'éducation en une série de tâches automatisées, où l'accent est mis sur des réponses rapides plutôt que sur une réflexion approfondie.

2. Impact sur l'Art et la Culture

Dans le domaine artistique, les œuvres, censées véhiculer passion et humanité, se transforment souvent en produits commerciaux. Les artistes, sous pression pour répondre aux attentes du marché, peuvent se sentir contraints de créer des œuvres qui plaisent à un large public plutôt que d'exprimer leur vérité intérieure.

Prenons le cas dans le football, on voit souvent des débats passionnés sur qui est le vrai GOAT, que ce soit Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo, mais il est rare d'entendre des discussions sérieuses sur quel est réellement le plus gros club ou la plus grande sélection nationale. Cette tendance à privilégier les performances individuelles révèle une culture de l'individualisme qui, à mon sens, nuit à la façon dont nous percevons le football.

De plus, chaque jour, des règles sont mises en place qui déshumanisent le jeu et les joueurs. Il impose des restrictions sur la manière dont les joueurs peuvent s'exprimer sur le terrain. Ces règlements peuvent créer un environnement où l'expression individuelle et la créativité sont limitées, transformant le football en une série de mouvements mécaniques plutôt qu'en une véritable forme d'art. Cela accentue encore plus l'individualisme, car les joueurs se sentent contraints de se conformer à des attentes rigides.

2.1. L'Art comme Miroir de la Société

Lorsque l'art devient un simple produit, il perd sa capacité à questionner et à provoquer. Les œuvres qui devraient inciter à la réflexion se contentent de refléter des stéréotypes et des normes établies. Cette marchandisation de l'art contribue à une déshumanisation collective, où l'individualité et la diversité des voix sont étouffées.

3. La déshumanisation a des conséquences psychologiques profondes, notamment l'isolement social, l'anxiété liée à une quête de perfection, et la dépression résultant d'une insatisfaction chronique. Les individus se sentent souvent aliénés et sous pression pour répondre à des attentes irréalistes, ce qui peut miner leur estime de soi et réduire leur empathie envers autrui. De plus, le stress associé à ces expériences peut affaiblir le système immunitaire et nuire à la santé physique. Reconnaître ces effets est crucial pour promouvoir des environnements empreints d'empathie et de respect, atténuant ainsi les impacts négatifs de la déshumanisation sur le bien-être mental et collectif.

4. Réflexion Éthique

Il est crucial de s'interroger sur la robotisation croissante, qui nous conduit vers un avenir où robots et intelligence artificielle remplacent les humains. La tendance à automatiser des tâches autrefois effectuées par des personnes soulève des questions éthiques importantes. Qui est responsable des décisions prises par des algorithmes ? Comment garantir que la technologie serve le bien commun plutôt que d'accentuer les inégalités ?

5. Alors que nous poursuivons la quête du bonheur, il est essentiel de se rappeler que notre véritable valeur réside dans notre authenticité et notre capacité à fournir des efforts sincères. Dans un monde de plus en plus dominé par la technologie, il est impératif de réévaluer notre rapport à ces outils. Plutôt que de nous laisser submerger par des distractions numériques, nous devrions promouvoir des technologies qui renforcent notre humanité, qui cultivent des connexions authentiques et qui encouragent le bien-être collectif.

Le Bhoutan, par son approche unique du bonheur national brut, nous offre un modèle inspirant. Ce petit royaume himalayen a placé le bonheur au cœur de ses politiques, affirmant que le bien-être de sa population est plus important que la simple croissance économique. En intégrant des valeurs telles que la durabilité, la culture et la préservation de l'environnement, le Bhoutan nous rappelle que le bonheur ne se mesure pas seulement par des indicateurs matériels, mais aussi par la qualité de nos relations et notre connexion à la nature.

Ainsi, notre objectif commun, en tant qu'êtres humains, est de rechercher le bonheur non pas à travers des possessions matérielles, mais en cultivant des expériences significatives et des relations authentiques. En nous inspirant de l'exemple bhoutanais, nous pouvons redéfinir notre rapport au bonheur, en mettant l'accent sur l'épanouissement personnel et collectif, tout en préservant notre humanité face aux défis de la modernité.

Conclusion

Face à ces défis, nous devons privilégier la collaboration plutôt que la compétition et redéfinir nos priorités pour bâtir un monde où chacun se sent valorisé. Ensemble, construisons un monde où la créativité humaine est célébrée et où chacun peut s'épanouir. En réaffirmant notre humanité, nous pouvons contrer la déshumanisation et créer une société plus juste, empathique et authentique.

 

Stéphane BELASTON 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

3 COMMENTAIRES