Élection directe et le danger du despotisme en Haïti

Les élections en Haïti sont des processus les plus compliqués du pays. L'une des premières choses à faire dans le processus électoral est de créer le conseil électoral. Certaines personnes sont pour un conseil électoral permanent. D'autres sont pour un conseil électoral temporaire. Quelle que soit la position, c'est un processus compliqué et difficile. À différents moments, des experts de l'organisation des États américains ont été impliqués dans le processus électoral en Haïti sans bons résultats. C'est la même chose pour les Nations unies avec leur comité de suivi des élections. Je me souviens de l'élection des années 2000 lorsque M. Jean Bertrand Aristide est devenu président et de l'élection de 2006 lorsque M. Préval est devenu président. Les deux élections ont été compliquées, retardées et ont créé beaucoup de frustrations au sein de la population haïtienne. De 1990 à 2020, la plupart des élections se sont déroulées en Haïti avec beaucoup de brutalité, de chaos et de mort. La seule façon de résoudre cette crise est de faire passer le pays des élections directes aux élections indirectes aux trois principaux niveaux de gouvernement: municipal, départemental et national.

 

Élections directes

L'élection directe est le processus par lequel les gens d'un district, d'une communauté, d'un département, d'une région, d'une province, d'un pays, etc. votent quelqu'un pour les représenter directement sans personne entre les deux. Cette personne peut les représenter en tant que maire, gouverneur ou président. Les États-Unis, le Mexique, le Brésil, la République dominicaine sont de parfaits exemples de ce système. Certains des présidents les plus notoires du monde ont été élus par élection directe ou par démocratie directe. L'élection présidentielle ou la démocratie présidentielle dans de nombreux pays est une forme d'élection directe. Dans les pays qui sont politiquement, ethniquement, culturellement divisés, l'élection directe n'est pas le meilleur moyen d'élire un président ou un gouverneur ou un délégué régional ou même un maire. Haïti fait partie des pays qui sont politiquement et culturellement divisés. En raison de ces divisions, les élections indirectes devraient remplacer l'élection directe des maires, des délégués départementaux et du président. Les élections directes  sont la source de toutes sortes de problèmes. Les élections pour élire directement les maires et le président coûtent beaucoup plus cher que les élections pour les élire indirectement. En Allemagne, Israël, La Grèce, L’Inde et à Trinidad-et-Tobago, l'élection présidentielle ne coûte pas vraiment beaucoup d'argent puisque le rôle est symbolique et cérémonial. Ces  pays sont mieux gouvernés que les États-Unis d'Amérique qui dépensent des milliards de dollars en élections présidentielles. Lors d'élections directes, les questions locales sont ignorées dans les gros titres. La manipulation des votes est très courante.

 Lors de l'élection présidentielle entre Mirlande Manigat et Joseph Martelly en 2010/2011, personne ne sait avec certitude qui a gagné. Certaines personnes disent que Martelly a gagné. D'autres personnes pensent que Mirlande a gagné. C'est la confusion avec la démocratie directe ou les élections directes. La plupart des décisions en démocratie directe sont fondées sur l'intérêt personnel. Lors de la convention nationale républicaine d'août 2020, la plupart des orateurs étaient membres de la famille Trump. La plupart des décisions du président Trump concernent son propre intérêt ou celui de ses amis et des personnes qu'il estime supérieurs. Aucune surveillance. Et le niveau élevé d'instabilité politique est très courant dans les élections directes. Le président Trump aux États-Unis et le président Jovenel Moise en Haïti dirigent leur pays par décrets présidentiels comme s'ils étaient rois. Le président Trump continue d'attaquer et d'expulser les immigrants par décrets simplement parce qu'il a le pouvoir de le faire. Ce sont des problèmes liés à l'élection directe. C'est la forme d'élection la plus dangereuse lorsqu'il s'agit d'élire les maires, les gouverneurs et le président dans n'importe quel pays.

 

Le Despotisme

Le résultat final de l'élection directe est le despotisme. Le despotisme est une forme de gouvernement où une personne ou un petit groupe de personnes dirige un pays avec un pouvoir absolu. Lorsqu'un président dirige un pays sans parlement, sans réelle opposition, continuez à prendre des décrets au quotidien en tant que roi. Ce président agit comme un leader despotique. Il n'y a aucun doute là-dessus. C'est le résultat de l'élection directe. Vous voyez, une fois que vous votez pour quelqu'un comme président lors d'une élection directe, vous n'avez plus aucun contrôle sur lui. Le peuple allemand a voté pour qu'Adolph Hitler comme  président de l'Allemagne. N'oublie jamais cela. Le peuple haïtien a voté pour que François Duvalier soit président d'Haïti. Les gens du pays ont voté pour lui. C'est la grande confusion de l'élection directe du président, du maire et des gouverneurs. Les exemples de gouvernement despotique en Afrique sont infinis. Idi Amin Dada, le colonel Mouammar Kadhafi, le général Sani Abacha, Mobutu sese seko sont des exemples de chefs despotiques.

Alexander Lukashensko de Biélorussie qui est président du pays depuis 1994 est le meilleur exemple de despotisme démocratique. La meilleure façon de diriger un pays est de passer par de bonnes institutions réformées où les gens jouent des rôles clés en tant que présidents, Premiers ministres, ministres, etc. Les dirigeants despotiques aiment ignorer les institutions, créant un culte de la personnalité où ils sont plus importants que l’institution. C'est ce qui s'est passé en Afrique, en Haïti et dans de nombreux pays en développement. Les dirigeants de ces pays despotiques aiment blâmer les États-Unis et les pays d'Europe occidentale, mais ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que: les États-Unis et l'Europe occidentale ont créé des institutions bien plus importantes que les personnes qui travaillent dans ces institutions en tant que président ou Premiers ministres ou gouverneurs. Je ne dis pas ici que les États-Unis et l'Europe occidentale sont des saints. Ils se sont impliqués dans beaucoup de mauvaises choses, nous le savons tous. Les États-Unis ont leur part de problèmes avec le système présidentiel ou les élections directes. Malgré cela, ils parviennent à créer ou à réformer des institutions qui fonctionnent comme de bons exemples à suivre pour d’autres pays.

 

Élections indirectes: la vraie solution à la crise politique actuelle en Haïti

L'élection indirecte est un type d'élection où les électeurs n'élisent pas directement leurs président, vice-président, gouverneurs, maires, etc., mais votent pour des personnes telles que les conseillers, les conseillères municipales, les députés et les sénateurs qui à leur tour choisissent ces dirigeants. C'est l'une des plus anciennes formes de démocratie et aussi l'une des plus efficaces. Les pays avec un système parlementaire de gouvernement comme l'Allemagne, le Canada, la Jamaïque, Trinidad-et-Tobago, l'Italie, etc. utilisent ce système. L'Union européenne l'utilise pour élire sa commission. Ce système de gouvernement est utilisé aux trois niveaux de gouvernement en Afrique du Sud: ville, région, national. En France, il existe quatre niveaux de gouvernement principal: municipal, départemental, régional et national. Le système d'élection indirecte est utilisé dans les trois premiers niveaux de gouvernement. J'aime regarder sur YouTube les réunions du conseil municipal, départemental et régional en France. C'est très intéressant, démocratique et équilibré. Si vous souhaitez vraiment en savoir plus sur la politique, vous devriez regarder ces vidéos sur YouTube pour mieux comprendre ce système. C'est le meilleur système pour sortir Haïti de sa situation difficile actuelle. Le premier avantage de ce système: il empêche l'émergence de leaders despotiques puisque le conseil municipal, le conseil départemental, l'assemblée régionale, le parlement, etc. choisiront le maire, le gouverneur, le Premier ministre régional, le Premier ministre national, le président, etc.  par vote majoritaire. Il y a plus de stabilité politique avec ce système. Les habitants des pays où ce système est appliqué sont globalement plus satisfaits. Comme je l'ai déjà dit, c'est le meilleur système à avoir dans un pays qui est culturellement, politiquement et idéologiquement divisé selon la recherche en études sociales. Haïti entre dans cette catégorie.

Les élections indirectes sont le seul moyen de sortir de ce gâchis politique dans lequel se trouve Haïti. J'appelle quelqu'un comme vous à faire tout ce que vous pouvez pour aider à mettre en œuvre ce système politique en Haïti à tous les niveaux que vous pouvez. Si vous ne pouvez pas aider à le mettre en œuvre, au moins en parler sera bon. La preuve de ses bons résultats partout dans le monde peut être vue par de nombreuses personnes intéressées par les études politiques ou sociales. C'est la meilleure solution politique pour Haïti à ce stade. Aucune question à ce sujet.

 

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Archange Deshommes, ancien enseignant des écoles publiques à Miami, Floride, USA

Certifié en sciences sociales par le Florida Department of Education

 

Adeshommes@hotmail.com

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