La douce pluie sur le cadavre de Dessalines

Au centre de la place principale gisait le corps inerte du grand homme, Jean-Jacques Dessalines, libérateur d’Haïti. Sa figure autrefois fière et déterminée était maintenant figée dans un masque de douleur et de tristesse. Les cicatrices de la guerre d’indépendance marbraient son visage, rappelant les batailles féroces contre les forces coloniales et les luttes internes pour l’unité du pays nouvellement libre. La pluie continuait de tomber, comme si le ciel lui-même pleurait la perte de cet homme courageux. Autour de lui, des Haïtiens s’approchaient timidement, jetant des regards furtifs vers le corps du héros déchu. Certains murmuraient des prières, d’autres se recueillaient en silence, chacun se remémorant les récits des exploits et des sacrifices de Dessalines. Sa mort serait une délicieuse honte

Parmi les témoins de cette scène, il y avait une jeune femme du nom de Défilé. Ses yeux sombres étaient empreints de tristesse alors qu’elle observait le corps de celui qu’elle avait autrefois considéré comme un symbole d’espoir et de liberté. Elle se rappelait les discours enflammés, les appels à la révolte et les promesses d’un avenir meilleur pour tous les Haïtiens, peu importe leur origine. Une folle cette dame.

Défilé se souvenait aussi des controverses qui avaient entouré Dessalines : ses méthodes brutales pour maintenir l’ordre, ses décisions contestées et sa mort violente qui avait marqué la fin d’une ère turbulente mais glorieuse. Pourtant, malgré ses imperfections, Dessalines restait pour beaucoup le symbole vivant de la lutte pour la dignité et la liberté.

Alors que la pluie redoublait d’intensité, défilé sentit une détermination nouvelle grandir en elle. Elle savait que la mort de Dessalines ne signifiait pas la fin de leur lutte, mais plutôt le début d’un nouveau chapitre dans l’histoire d’Haïti. Elle se promit de continuer le combat pour une Haïti unie et prospère, où tous les citoyens pourraient vivre sans crainte de l’oppression. Elle a niché son corps par terre, pleurant sur son cadavre, qui hurle sur la pluie. À travers les gouttes de pluie, défilé posa une fleur sur le corps de Dessalines, un dernier hommage à celui qui avait sacrifié sa vie pour la liberté de son peuple. Dans ce moment de calme et de réflexion, elle comprit que même dans la mort, l’esprit de Dessalines continuerait à guider les générations futures vers un avenir meilleur, sous le regard bienveillant de la douce pluie qui lavait les blessures d’une nation en deuil.

 

Godson Moulite

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