« Haïti : Eau potable, assainissement et hygiène en temps de crises

Haïti, secouée par des catastrophes naturelles et des troubles socio-politiques, a vu ses populations vulnérables vivre dans des conditions précaires et souvent insalubres dans les camps de déplacés. Depuis le séisme dévastateur de 2010 jusqu’à l’invasion par des bandits armés dans les quartiers populaires en 2022, l’hygiène dans ces camps a été un défi constant et évolutif.

Le séisme de janvier 2010 a laissé des milliers de Haïtiens sans abris, poussant beaucoup d'entre eux à s’installer dans des camps de déplacés improvisés. Ces camps, souvent surpeuplés et dépourvus d’infrastructures sanitaires adéquates, ont rapidement été confrontés à des problèmes d’hygiène critiques. L’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires était limité, augmentant ainsi le risque de maladies hydriques et de propagation de maladies contagieuses comme ( Choléra, fièvre jaune et autres maladies contagieuses).

 

De 2010 à 2022 : instabilité politique et insécurité

Plusieurs facteurs contribuent à cette crise croissante de l’eau en Haïti. D’une part, les infrastructures d’eau potable sont souvent mal entretenues et insuffisamment développées dans les régions rurales, ce qui rend difficile l’accès à des sources d’eau fiables. D’autre part, les effets du changement climatique, tels que les sécheresses récurrentes et les événements météorologiques extrêmes, ont exacerbé la pression sur les ressources en eau déjà limitées du pays. Ce qui va être lié aussi à des maladies féco-orales et la mortalité infantile qui est aussi liée à un tel sujet.

Au cours des années suivantes, Haïti a fait face à une instabilité politique persistante, exacerbée par des périodes d’insécurité marquées par l’activité de bandits armés dans les quartiers populaires. Cette situation a eu un impact direct sur les conditions de vie des populations déjà vulnérables, y compris celles vivant dans les camps de déplacés. Ce qui a  de grandes conséquences sur la propagation de l’eau potable dans les quartiers via les robinets de distribution de l’eau et l’assainissement comme manque de vérification sanitaire. L’insécurité a souvent entravé les efforts humanitaires et compliqué l’accès aux installations sanitaires et aux services médicaux essentiels. Les actes de violence ont également créé un environnement de peur et de méfiance, rendant plus difficile pour les résidents des camps de maintenir des pratiques d’hygiène de base. Propos de Roosevelt Pauris directeur de projet de Dinepa. ( Directeur national de l’eau portable)

En 2022, malgré les progrès réalisés dans la reconstruction post-sismique, de nombreux Haïtiens continuent de vivre dans des conditions de précarité extrême. L’accès à l’eau potable reste un défi majeur, en particulier dans les zones touchées par l’insécurité. Les efforts pour renforcer les infrastructures sanitaires et promouvoir des pratiques d’hygiène sûres sont essentiels pour réduire la propagation des maladies et améliorer la qualité de vie des populations affectées. Pour surmonter ces défis complexes, il est impératif que le gouvernement haïtien, en collaboration avec la communauté internationale et les organisations non gouvernementales, intensifie les efforts pour renforcer les infrastructures sanitaires, assurer un approvisionnement en eau potable fiable et sécurisé, et promouvoir l’éducation en matière d’hygiène au sein des communautés vulnérables.

La gestion de l’hygiène dans les camps de déplacés en Haïti depuis le séisme de 2010 jusqu’à l’insécurité actuelle a mis en lumière les défis persistants et évolutifs auxquels font face les populations les plus vulnérables. Avec une action concertée et un engagement continu, il est possible de transformer ces conditions précaires en opportunités pour un avenir plus sûr et plus sain pour tous les Haïtiens.

 

Godson Moulite

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