Haïti : La femme exquise livrée à la bêtise

Haïti épouse la caricature d’une femme splendide, aphrodisiaque, célèbre et énergique, mais trahie et dédaigneusement livrée comme une vulgaire prostituée pour être cruellement déboîtée par de vrais ennemis dominicains, de faux-amis parisiens, états-uniens et canadiens.

Ses enfants dignes contraints de prendre la fuite dans un mutisme étouffant pour ne pas succomber dans l’indignité aux cruautés de l’opacité et la bestialité générées par l’option politique déloyale de favoriser le pire, notre Haïti « médiocratisée » est aujourd’hui envahie par une psychose paroxysmique qui la rend davantage rachitique et atonique. Il ne resterait à cette république historique enviée par les esprits vindicatifs que sa merveilleuse épopée bicentenaire gravée dans la trilogie salvatrice Liberté-Égalité-Fraternité.  

Cette nation idyllique des Antilles qui a montré les sentiers salutaires à de nombreux peuples de la région a accouché des héros hors-concours immortalisés au panthéon de la galerie de la paix, la liberté et la justice. Le génie Louverturien implémenté par un « esprit supérieur » qui de loin dépassait son temps continue de chatouiller les acteurs des relations diplomatiques modernes. Serait-ce de bonne guerre que l’humanité retentit au décibel de tonnerre les précieux noms de Martin L. King, Mahatma Gandhi et bien d’autres figures magnanimes nées sous d’autres cieux à titre d’icônes des valeurs universelles ?

À remarquer que le fascinant concept « Vertières » a subi les torts d’une occultation criante des dictionnaires et encyclopédies conçus par l’Occident. L’objectif de cette rayure à dessein consiste à noyer le poisson en dissimulant l’échec de l’Armée napoléonienne face aux prouesses des esclaves révoltés. On peut facilement déduire pourquoi les noms de Toussaint, Dessalines et Capois ne résonnent pas comme il se doit dans les actes légendaires de la construction de l’humanité. Il arrivera un jour victorieux où l’hypocrisie boira la ciguë pour que la lumière et la vérité jaillissent dans les coopérations planétaires.

 

Toussaint, précurseur des œuvres de MLK

Il convient à la dialectique de rétablir la vérité manifeste en soulignant à l’encre forte que tous les martyrs de justice marquant la moitié et la fin du 20e siècle dans leur plaidoyer du vivre-ensemble planétaire ont vécu et survécu suite aux œuvres ingénieuses de Toussaint et de Dessalines dont Haïti voudrait à très juste titre réclamer le crédit historique qui lui revient de droit. En substance, la Société des Nations instituée par le traité de Versailles au lendemain de la Première Guerre mondiale (1919) puis l’ONU établie à l’issue de la Seconde Guerre mondiale (1945) portent les empreintes discursives des figures mythiques de l’indépendance haïtienne. Stimuler les cœurs et les esprits par le biais de devises salvatrices marquées par le trait commun entre les discours libérateurs des pères fondateurs de la république d’Haïti et les propos liminaires des conventions façonnant la modernité.

Les multiples conventions internationales qui prônent l’équité, la paix, la justice et le partage de la richesse de la planète sont greffées sur les exploits des célébrités historiques de la Première république noire qui en ont tracé des avenues prometteuses à l’avantage du globe entier. La plupart des institutions notoires ayant reçu les paraphes officiels des grands ténors des relations géostratégiques pour préconiser le respect des principes universels des droits humains ont éclos plusieurs décennies après l’indépendance d’Haïti (1804).

Pendant que le discours de la modernité est déphasé dans une hypocrisie patente au sein des coopérations diplomatiques, force est de constater que les héros haïtiens furent en avance de phase dans la consolidation de la base de la dialectique, de la raison et des valeurs suprêmes à travers leur faculté stratégique émérite de briser les pylônes de la fournaise ardente de l’esclavage.

Le slogan libérateur « Vivre libre ou mourir » obstinément claironné sans équivoque par les fondateurs de la nation haïtienne à l’aube du 19e siècle a été un cri stoïque strident pour le respect de la dignité de l’animal grégaire au profit de toute classe et donc de la race humaine entière.  Ce serait dans un exercice de « Copy & Paste » sinon en des versions actualisées que des esprits magnifiques d’outre-mer ont repris les propos judicieux de Toussaint et de Dessalines qui combattaient avec hargne et charisme le racisme, le matérialisme et les torts causés aux plus vulnérables.

Haïti, un modèle inspirateur

Éloigné d’un siècle par rapport à ce millénaire de la technologie et de l’innovation, Anténor Firmin (1850-1910) mettait de l’eau au moulin générateur de justice et de paix de MLK en soutenant la thèse de l’Égalité des races humaines. Ce chef-d’œuvre universel qui condamnait avant la lettre les dérives psychiques d’une certaine race aryenne conduite sous l’auspice du psychopathe Adolf Hitler s’érigeait en réponses fermes à l’œuvre raciste d’Arthur de Gobineau. Six millions d’âmes innocentes, particulièrement des Juifs, auraient été épargnées de la sentence à la géhenne enflammée si l’humanité implémentait la vision de grandeur d’âme véhiculée via les idées de Firmin. C’était matières substantielles à la fameuse déclaration des droits humains qui allait pourtant être publiée quatre décennies après les réflexions judicieuses de Firmin.

Haïti savait toujours produire d’éminentes personnalités qui ont transcendé les interactions politiques et sociales au sein de la planète entière. Victimes du complexe d’épistemophobie exprimé ouvertement par le régime de kakistocratie qui a flagellé les structures et superstructures locales, les beaux esprits haïtiens du temps présent sont contraints de se réfugier à l’étranger. Dans le sport, la science et la culture, ils font le bonheur du Canada, des États-Unis, de la France et des pays voisins de la région en observant dans l’impuissance, la mort dans l’âme, la disparition de leur pays d’origine.

 

De héros à zéros

Haïti est piégée dans un sale complot concocté avec des idiots « utiles » du bercail et des canailles de l’international pour passer à vitesse de fusée de l’industrie florissante de héros exceptionnels à la fabrique avilissante de zéros démentiels au sommet de la sphère politique et sociale. Pays de référence qui fascinait et qui inspirait tant de nations en difficulté au sein de la région, de l’Amérique, voire de l’Europe pour leur inculquer la culture de la générosité, du courage et de l’intrépidité en vue d’améliorer leurs conditions de vies, Haïti connait aujourd’hui le revers de la médaille. Véritable descente vertigineuse aux enfers ; sous les yeux de l’impunité et de l’impotence officielle, les gangs pullulent dans les villes hantées et les bidonvilles tourmentés et épuisés dans une grossesse sociale ectopique en perdition.

Productrice de talents qui frôlent souvent l’excellence à travers la réalisation d’œuvres miraculeuses, Haïti tutoie actuellement le bout du tunnel en produisant des malandrins, des vauriens et des vilains sans le moindre sens de l’histoire et de la mémoire. Cette catégorie d’âmes incultes et perverses motivées par une cupidité extrême est adulée par les vrais faux samaritains internationaux dont la mission voilée vise à violer et à souiller le mémorial des immortels de la patrie. Des fripouilles aux axes stratégiques, cela facilite l’atteinte des objectifs de destruction massive des valeurs tangibles et intangibles de ceux que les orgueilleux accusent de « rebelles » pour avoir osé déstabiliser le statuquo de la relation bestiale maîtres et esclaves.

Ce n’est pas sans raison que ces rancuniers et « faiseurs de présidents imposteurs » de la communauté internationale avaient concocté l’élection frauduleuse du néophyte politique Michel Martelly à la magistrature suprême de la nation. L’option de jeter son dévolu sur les novices participe d’une vision nocive qui se révèle dans les indicateurs indécents de l’ingérence insolente des opulents de l’Occident de mauvaises dents. Ces Léviathans sont obsédés par la rancune injustifiée de se venger de « l’affront de Vertières » et guidés par l’ambition outrancière de tout rafler au sol, au sous-sol et à notre mer par des stratégies déloyales.

 

Trop longtemps dans cette déconfiture sociétale débridée qui tel un cancer au stade terminal ravage toutes les cellules vitales de la république historique exsangue et rendue squelettique. Périssent les nuls, les mules, les débiles, les séniles et les crapules politiques d’ici et d’ailleurs qui ont pris en otage la paix de plus de onze millions d’âmes innocentes. Haïti ne doit pas périr !

Carly Dollin

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