Mode transition

On devrait déjà penser aux élections qui sont censées avoir lieu à la fin de l’année prochaine. Car, il y a beaucoup à faire pour préparer une élection. Premièrement, pour le pouvoir en place maintenant. Rétablir un minimum de sécurité et de confiance n’est pas une simple affaire. Cela demande de la volonté, une compréhension des gens et des choses, une connaissance profonde du terrain. Comme on veut aller à tout prix vers des modifications constitutionnelles, il faut s’y prendre vite et bien dans un pays où finalement le respect de la constitution est le cadet des soucis des acteurs politiques. Un principe constitutionnel est brandit pour s’en servir à son avantage mais, dans l’ensemble on foule les principes allègrement, tout ceci pour dire que le véritable problème n’est pas la constitution mais les femmes et les hommes qui devraient l’appliquer. Bref pour dire que toute l’équipe gouvernementale devrait être en mode électorale pendant que bien sûr on tente d’assainir l’espace publique.

Pour la classe politique, il faudrait savoir de quoi on parle. Elle semble être plus à l’aise en mode transition car ainsi les hommes et les femmes qui en font partie n’ont pas à aller chercher des 7votes qu’ils n’auront pas. Ils sont trop discrédités. Leur cauchemar actuellement ce sont les élections à moins qu’elles ne soient organisées sur le mode magouille ce qui leur permettrait de pouvoir continuer leurs petites luttes coutumières.

Il faut que d’autres organisations politiques surgissent de ce chaos que nous connaissons. Des forces politiques qui prennent naissance à partir des intérêts raisonnables des différentes composantes de notre société, des forces qui peuvent prendre en compte les intérêts régionaux, départementaux si mis à mal par la gestion calamiteuse d’une capitale qui n’en n’est plus une, mais l’office d’une délinquance qui n'a même plus la décence de se dissimuler.

Le peuple haïtien veut des discours et des actes qui se démarquent totalement de ces pratiques qui nous ont précipités dans l’ abime. Le peuple haïtien doit aussi comprendre qu’il doit se guérir de son infantilisme. Il doit comprendre aussi qu’il doit faire des choix sérieux pour combattre cette précarité dont s’est servi les imposteurs pour grimper sur ses épaules et le forcer à ramper dans la boue. L’ère des slogans fabriqués à partir de nos frustrations doit prendre fin.

Le travail à faire est donc immense. Mais le risque est toujours grand que la nouvelle équipe au pouvoir se noie dans les pratiques traditionnelles qui ne sont que jouissance de privilèges, étalage ridicule de la puissance du chef haïtien, et finalement l’embourbement continuel dans notre kokoratisme.

Le mode transition doit prendre fin. C’est une urgence.

 

Gary Victor

 

 

 

 

 

 

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