Haïti/crise humanitaire

L'urgente nécessité de relocaliser les déplacés

Les déplacés logés au local de la Faculté de linguistique appliquée continuent de dénoncer les conditions infrahumaines dans lesquelles ils vivotent sur le site. Ces déshérités exhortent le nouveau gouvernement à rétablir la paix et la sécurité et à les accompagner afin qu'ils puissent regagner leurs domiciles.

Le nombre de réfugiés internes a connu une hausse considérable au cours de ces derniers mois. Selon l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), les vagues de violences incessantes dans la capitale ont entraîné une augmentation de 60 % des déplacements depuis le mois de mars, ce qui donne une quantité de 580 000 personnes déplacées dans le pays.

L'organisation a rappelé que cette crise a contraint de plus en plus de personnes à abandonner leurs maisons pour se réfugier dans les villes de province, notamment dans la péninsule sud, où le nombre de déplacés a connu une hausse exponentielle au fil des mois. « Le nombre de personnes déplacées dans la région sud a ainsi doublé, passant de 116 000 à 270 000 ces trois derniers mois uniquement », a indiqué l'OIM.

L'OIM précise que deux tiers des personnes déplacées sont restées dans la capitale. Ces derniers se sont réfugiés dans des écoles et des établissements d'enseignement qui représentent 39 des 96 sites de déplacement actifs et accueillent 61 000 personnes. Une situation qui a considérablement limité la fréquentation scolaire, avec les apprenants qui fréquentent ces écoles et ceux qui sont déplacés.

Cette augmentation a aggravé davantage les conditions de vie des déplacés dans les camps de fortune. Au local de la Faculté de linguistique appliquée, des milliers de personnes vivent dans des conditions misérables, chaque salle contient plus d'une trentaine de déplacés qui dorment à même le sol.

« Nous nous tenons debout sous un tapis lors des précipitations, nous séchons le sol après leur passage pour nous allonger et essayer de dormir. Nous ne savons pas ce que nous allons faire durant cette saison cyclonique, j'ai déjà des douleurs rhumatismales qui me compliquent la vie », a lancé une déplacée.

Ces réfugiés expliquent qu'ils sont privés d'eau potable, de kits hygiéniques et de quoi se nourrir avec les membres de leurs familles. « Nous avons fui nos maisons depuis environ deux ans, nous avons transité dans plus de deux centres d'hébergement en raison de l'insécurité et depuis notre déplacement nous vivons dans des situations compliquées, même pour nos besoins physiologiques nous devons payer un montant de 25 gourdes, alors que nous n'avons même pas un centime pour acheter quelque chose à mettre sous la dent », a témoigné un déplacé.

Ces compatriotes ont fustigé le laxisme des autorités de l'État, en dépit des circonstances qui laissent les déplacés livrés à eux-mêmes. « Nous avons appris que les membres du nouveau gouvernement effectuent des visites dans plusieurs endroits de la capitale, on dirait qu'ils n'ont pas pensé à nous alors qu'ils sont responsables de notre situation », a déclaré un déplacé. Ainsi, les déplacés exhortent les membres du gouvernement à rétablir la paix et la sécurité dans le pays et à les accompagner afin qu'ils puissent retrouver leur vie d'avant.

 

Sheelove Semexant

 

 

 

 

 

 

 

 

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