Le Premier ministre Garry Conille a lancé ce vendredi, deux jours de retraite gouvernementale avec l'ensemble des membres du cabinet ministériel. L'occasion pour le chef du gouvernement de plaider pour l'harmonisation au sein de son gouvernement et inciter ses ministres à passer à l'action.
«Haïti connaît une crise multidimensionnelle. Nous vivons quotidiennement d'une crise sécuritaire, humanitaire, plus de 500 000 personnes ont abandonné leurs maisons, il y a le choléra, des problèmes liés à la santé, une crise environnementale que nous ne parlons pas trop souvent à cause nous donnons le focus aux autres choses», a déclaré le locataire de la primature lors de son allocution au début du lancement de la retraite. En soulignant l'inexistence des ressources adéquates qui pourraient aider à trouver une solution à la crise du pays, car les institutions sont faibles, vulnérables, fragiles ajoute t-il.
Selon le Premier ministre, tous ces défis auxquels doit faire son gouvernement s'étendent en effet sur une période de 20 mois où ils doivent aborder les chantiers pour les réaliser. «D'une certaine manière, je peux dire que cette crise est plus grave que celle qu'on a connue en 2010 sur certains points. Il y a une faible capacité de répondre aux besoins des gens, il y a une attente assez fatidique de la population, il y a beaucoup d'urgence et le temps presse. Face à la gravité du moment, il faut prendre un peu de recul, il faut ramener tout le monde pour voir quelle direction on doit prendre, il faut une vision commune des choses qu'on doit réaliser pour avancer ensemble», a annoncé le Premier ministre à son cabinet ministériel, tout en les invitant à agir au plus vite possible en vue de donner une réponse au problème de l'insécurité, établir la bonne gouvernance au niveau de l'Etat et passer très prochainement à l'organisation des élections.
Plus loin, le Dr Garry Conille confie que cette retraite est l'opportunité pour les membres de son gouvernement de se fixer les choses qu'ils doivent réaliser. «Nous vivons dans un pays où les promesses du gouvernement ne sont pas toujours tenues. Le corollaire de cet exercice est de promettre à la population ce qu'on peut leur donner pendant ces vingt mois. Nous devons mettre en place certains instruments qui vont nous permettre de mieux nous harmoniser et d’avancer ensemble. Notre rencontre d’aujourd’hui consiste à voir dans le court terme, le moyen et le long terme, ce qu'on peut faire et comment on va les réaliser», a soutenu le chef du gouvernement.
En effet, à la date du 7 février 2026 qui marquera la fin de ce gouvernement de transition, Garry Conille promet une remise du pouvoir à un gouvernement élu, dans un climat de paix et de stabilité où les différentes routes nationales occupées par les groupes armés seront favorables pour la circulation des personnes à travers les divers départements du pays. Il promet également des mesures pour la relance des activités économiques pour mettre fin à les années de croissance négative enregistrées dans l'économie afin de garantir l'amélioration des conditions de vie de la population haïtienne touchée par la crise humanitaire.
Oberde Charles
