Mathias Devert préconise une commission de contrôle pour surveiller la mission multinationale en Haïti

Le politologue Mathias Devert suggère la mise en place d'une commission de contrôle et d'évaluation pour tirer la sonnette d'alarme en cas d'éventuelles dérives et de violations des droits humains dans le cadre de la mission multinationale nationale de soutien à la sécurité en Haïti.

Tout comme bon nombre de citoyens, le politologue Mathias Devert estime que l'arrivée du premier contingent de policiers kényans en Haïti est un pas important dans le processus de restauration d'un climat de paix. Néanmoins, il souligne que cette intervention, qui a pour but de soutenir la police nationale dans la lutte pour éradiquer le banditisme, ne pourra apporter que des solutions à court terme comme les précédentes.

« La résolution 2699 de l'ONU est limitée, contrairement aux autres, mais elle est réaliste parce que le Conseil de sécurité a attribué une mission claire et précise qui est plus ou moins atteignable », a-t-il affirmé.

M. Devert rappelle qu'il est de la responsabilité des autorités gouvernementales, des acteurs concernés et de toutes les entités du pays de garantir une stabilité à long terme en s'attaquant aux causes structurelles de la violence à travers la mise en place d'une politique publique pouvant dissuader les jeunes de rejoindre les bandes criminelles. « La communauté internationale adopte une approche répressive aux côtés de la PNH, pour consolider la paix, nous devons adopter une approche préventive », conseille-t-il.

Plus loin, il soutient que l’accord définissant le statut de la mission multinationale en Haïti, conférant un ensemble de privilèges aux personnels de cette force, est conforme au regard du droit international, qui accorde l'immunité à toutes interventions en les exemptant de toute poursuite judiciaire. Car ces policiers sont sous la juridiction de leur pays d'origine et non sous celle du pays hôte.

« Techniquement, au regard du droit international, les missions ont le plein pouvoir. Les membres sont épargnés de toute poursuite judiciaire et ne peuvent en aucun cas être sanctionnés. Ce sont des balises adoptées par les pays membres de la mission pour protéger leurs ressortissants. Tous les pays qui ne veulent pas être confrontés à de telles situations font tout pour ne pas avoir besoin d'une force étrangère sur leur territoire », a-t-il fait savoir, ajoutant que le gouvernement haïtien ne peut que se courber face à ces demandes.

Cependant, en terme de précaution et de balises contre toutes violations des droits humains et des dérives au cours de cette mission, les autorités haïtiennes pourront mettre en place une commission de contrôle pour suivre l'évolution de la force et veiller à ce qu'elle respecte les clauses du statut. « En cas de violation, les autorités haïtiennes pourront, à travers leur ambassade située dans le pays de l'accusé, plaider en faveur d'une sanction contre le coupable », a-t-il expliqué.

Plus loin, il précise que ce document est en partie limité et qu'il lui manque les conditions et mesures, les stratégies à adopter pour atteindre leurs objectifs en cas de difficultés pour déployer le nombre de policiers prévus et trouver les fonds nécessaires. Soutenant que la réussite de cette intervention s'accorde sur certains points : le nombre de militaires et de policiers déployés, l'assistance économique, la durée de l’intervention et les objectifs définis. Donc, nous pouvons conclure que le résultat de cette intervention extérieure dépend de la volonté de l’intervenant et de l’engagement des acteurs locaux.

 

Sheelove Semexant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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