La vie

À l'école fondamentale, dans les cours de morale, on nous avait instruits sur la sacralisation et l'importance de la vie sans avoir pensé au préalable à bien la définir. C'est comme si, en filigrane, on nous disait qu’être en vie était un privilège qu'on se devait coûte que coûte de préserver jusqu'à la mort au péril même de sa vie. Véritable paradoxe d'autant plus que cette sacralisation était vue comme "un must" sans qu'on ait pensé à mettre l'emphase sur la qualité de vie.

Quelle est l'importance de la vie pour quelqu'un qui est pauvre et misérable qui vit dans la précarité, pour qui la lutte pour la survie est un combat de tous les jours et ne pas mourir de faim une question existentielle et philosophique? 

Existerait-il une forme de sacralisation de la misère à travers celle de la vie?  

 Aujourd'hui, au moment où ailleurs le débat sur l'avortement fait rage il faudrait sans doute oublier momentanément les discours politiques et revenir sur les fondamentaux, sur l'origine de la vie, son importance supposée pour tous et faire appel aux philosophes pour nous éclairer sur la vie, la mort, sur le droit de tuer... 

 Si au niveau des autres espèces leur existence se résume à leur capacité de survie, chez nous, par contre, notre capacité à nous projeter dans l'avenir, à rêver de  l'immortalité, fait de nous des dieux en puissance. Une immortalité qui ne serait que l’apanage des grands, des puissants, de l'élite pour qui l'importance de la vie n'est pas à démontrer.  

 La vie, ou du moins son importance, n'a certainement  pas la même signification suivant qu'on est riche ou pauvre. Si pour le premier elle est question de qualité de vie et de jouissance, pour l'autre elle ne serait qu'un combat perpétuel pour la survie, un acte de résilience qui consisterait à garder un sourire innocent malgré les affres de la pauvreté et de la misère dans lesquelles on évolue... 

 De ce fait, la notion d'égalité n'existe pas surtout en terme de qualité de vie. Le seul point d’égalité serait la définition biologique de la vie liée à la reproduction sexuée ou asexuée. Après tout, les tortues ou baleines réputées pour avoir une grande longévité ne réfléchissent pas sur toutes ces questions. Elles se contentent de naître, vivre pour ensuite mourir et n'ont pas à faire face à des problèmes de classes ou de pauvreté issues des problèmes d'organisation et/ou de contradictions que l'on retrouve au niveau des sociétés humaines toujours en quête permanente de la meilleure formule leur permettant d'éliminer les barrières qui séparent et empêchent une véritable intégration. 

 Tout le problème est là. Comment arriver à utiliser les ressources de la planète de manière juste et équitable pour nourrir tout le monde, comment arriver à dépasser les préjugés pour créer un monde plus ouvert ?  

  Toute une réflexion, tout un projet qui, s'il arrive à se concrétiser un jour, éliminerait bien des barrières pour créer d'autres liens et édifier des ponts et /ou des passerelles entre tous les peuples. Certains problèmes et préjugés n'existeraient plus et l’âge d'or tant souhaité de l'humanité  depuis des lustres, enfin une réalité. 

 Malheureusement au regard des bouleversements actuels ici et là dans le monde, ça prendra du temps, et je suis certain que j'aurai déjà transité pour assister d'en haut, là où le temps ne passe pas, là où le temps n'existe pas, à ce grand miracle dans la vie de l'homme!   

 

 

 Samuel E. Prophète

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