L’Idejen, l’ Unicef et l'IBESRH célèbrent la journée nationale de l’enfant avec les enfants déplacés de la région métropolitaine de Port-au-Prince

Depuis 1960, Haïti a retenu le deuxième dimanche du mois de juin comme un jour consacré à l’enfant. L’UNICEF et l’Institut du Bien Être Social et de Recherche ont organisé une journée d’activités réunissant un groupe de 500 enfants issus d’une vingtaine de sites de déplacés de la région métropolitaine de Port-au-Prince. 

« Byen nouri lespri timoun yo pou n konstwi yon sosyete soude san vyolans », c’est ce thème qui a été retenu par l'État haïtien pour la célébration de cette journée nationale consacrée aux enfants haïtiens. 

La journée s'est tenue dans les locaux du Collège Canado-Haïtien sous le signe de la convivialité, avec en toile de fond le bien-être des mineurs déplacés à cause de l’insécurité qui sévit à Port-au-Prince.  Elle a permis aux mineurs d’étaler leurs talents à travers les chants, danses, chorégraphies, sketchs, expositions d’œuvres artisanales. 

La Directrice Exécutive de l’IDEJEN, Mme Guerda Previlon, a voulu permettre aux enfants de s’amuser dans un environnement décent, agréable, loin des souffrances de vie dans les camps, pour leur montrer l’existence d’autres facettes de la vie plus positives et favorables à leur développement intégral. 

Parallèlement, cette activité a été aussi l’occasion pour IDEJEN de faire un plaidoyer pour la protection des enfants dans les sites des déplacés et le respect de leurs droits.  

Les droits des enfants sont systématiquement violés dans ces camps de fortune où vivent des milliers de déplacés dans des conditions infra humaines. Les enfants évoluent dans un environnement extrêmement difficile.    « Nous interpellons les autorités étatiques, les membres de la société civile à déployer beaucoup plus d’efforts pour le respect des droits des enfants. Les enfants des sites des déplacés doivent sortir de cette situation difficile », a martelé la Directrice Exécutive d’IDEJEN.

De son côté, le représentant de l’UNICEF en Haïti, M. Bruno Maes, a dressé un tableau sombre de la situation des enfants déplacés en Haïti. Selon les statistiques de l’UNICEF, plus de 578,000 personnes ont été déplacées par suite des violences des gangs.  Près de 52% de ces déplacés sont des enfants. « Les enfants se sont retrouvés en première ligne de l’impact négatif de ce contexte de crise. Ce sont eux qui souffrent le plus, ils sont tués, blessés, kidnappés, recrutés par des groupes armés ou encore se voient dans toutes les difficultés du monde pour accéder à leurs écoles ou des structures hospitalières », se désole M. Bruno Maes. 

Également présente à cette activité, la Directrice générale de l’Institut de Bien-être Social et de Recherches (IBESR) a appelé à une prise de conscience nationale pour la protection des droits des enfants en Haïti. Pour elle, la responsabilité incombe à toutes les structures composantes de la société de travailler dans une totale et parfaite cohésion pour protéger le droit des enfants. « Il faut qu’on se mette tous ensemble pour encadrer les enfants. Car ces enfants, c’est le cœur de l’avenir de la nation. Les enfants ne sont pas des objets, ce sont des sujets de droit. Ils seront les citoyens de demain qui contribueront au devenir de la nation », défend madame Arielle Jeanty Villedrouin.

L’artiste et ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF, Jean Jean Roosevelt, a pris part également à cette journée. Selon lui, les enfants doivent être au cœur des préoccupations nationales : «Les enfants d’abord» , soutient-il.  Il en a profité pour faire danser les enfants au rythme de ses musiques. Mme Chrisnette Saint-Georges a assuré la coordination et l’animation de la journée. 

Adoptée par l’ONU en 1989 et ratifiée par Haïti en 1994, la Convention relative aux droits de l’enfant est un document juridique du droit international visant à réglementer et à protéger les droits fondamentaux des mineurs tels le droit à la famille, à la santé, à la sécurité, à l’éducation, pour ne citer que ceux-là. 

 

Oberde Charles 

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