Quand l’ignorance craint la Culture

La Culture est souvent la grande victime lors de ces manèges de politiciens sans vision et sans amour de la patrie qui créent cette instabilité politique chronique. Combien sont les personnes importantes, du secteur culturel, tombées sous les balles assassines ? Combien de poètes, d’écrivains ont payé de leur vie leur rébellion contre ces pouvoirs délinquants ? Fusillés. Langue coupée. Plume bloquée. La machine infernale ne chôme pas et au sommet on ne continue à s’intéresser qu’aux magouilles et manigances stériles.

La Culture est souvent la grande victime lors de ces manèges de politiciens sans vision et sans amour de la patrie qui créent cette instabilité politique chronique. Combien sont les personnes importantes, du secteur culturel, tombées sous les balles assassines ? Combien de poètes, d’écrivains ont payé de leur vie leur rébellion contre ces pouvoirs délinquants ? Fusillés. Langue coupée. Plume bloquée. La machine infernale ne chôme pas et au sommet on ne continue à s’intéresser qu’aux magouilles et manigances stériles.

 La Culture a souvent, pris la parole pour dire NON à l’absurde, NON à l’inhumaine condition de vie de ce peuple. Mais aussi, à chaque instant, elle perd sa voix, ses bras, l’encre qui parfois arrive à circuler sur le mur, pour appeler au rassemblement et aux « konbit ». Aujourd’hui, point besoin de citer la mort. Elle est sa propre voix, son propre acte, sa propre vie. Elle devient presque, à force de demeurer parmi nous, une banalité, comme la vie d’ailleurs qu’elle aliène et donne sens à la fois. Car, aujourd’hui, comment peut-on demeurer passif dans un système qui, pour trouver une solution à la crise des assassinats en série, assimile tout aux motocyclistes, comme si n’importe qui ne pouvait pas avoir une moto et se promener avec, sans être un assassin ? C’est comme la dernière fois, pour résoudre la question de la violence dans les écoles, ils avaient créé une Police éducative. Un système qui résout tout dans la facilité a le mérite de se dédouaner d’une chose : son bien-fondé. Effectivement, à quoi ça sert une justice qui ne sait pas comment réprimander selon l’acte ? À quoi sert-elle si un voleur de patate a parfois moins de chance de sortir de sa prison qu’un assassin d’y rester ? Ce dernier n’a d’ailleurs même pas beaucoup de chance d’y entrer.

La Culture continue de chercher l’issue. C’est l’un de ses buts. On monte partout des spectacles. On assiste en ce moment à une grande vivacité de la programmation théâtrale, presque une renaissance même du théâtre en Haïti. La Culture ne veut pas se laisser avoir par la médiocrité. La Culture en temps de crise sert de prétexte aux politiques pour montrer leurs émerveillements des choses et leurs acteurs. Mais que peuvent comprendre nos politiques à la culture quand leur seule préoccupation se résume à jouir d’un pouvoir qui se révèle jour après jour désastreux pour la Nation.  La liste est longue de gens qui ont disparu pour la culture, de gens qui ont crevé parce que la culture les a conduits vers une autre sphère d’écoute et de compréhension de la réalité, les a même portés à circuler librement dans ce monde meurtrier, ces rues sans soleil et sans chapeau de recul. C’est également son but, la culture, de proposer au monde des modèles d’hommes et de femmes qui puissent penser (panser) le propos du monde et de montrer d’autres chemins sans accepter les diktats des délinquants qui la menace de leurs pistolets.

C’est parce que l’ignorance craint la Culture qu’elle est aussi hargneuse, aussi sans pitié !

Que de mal par ici !

Jean Emmanuel Jacquet

 

 

Au moment de cet assassinat, le directeur général ad intérim  de la Police nationale célébrait les vingt ans du corps d’élite de la PNH connu sous le nom de « Swat team ». Il exprimait sa satisfaction  pour les actions de cette force d’intervention.

 

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique n’a pas tardé à réagir. Pas moins de deux notes ont été publiées. L’une exprimant l’indignation du ministre et informant comme d’habitude, que cet acte ne restera pas impuni. L’autre avisant que « des instructions formelles ont été passées aux forces de l’ordre, en vue d’un contrôle plus strict de la circulation des motos » et au final une réunion du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) sur le problème.  Comme si le ministre, en poste depuis plusieurs mois, venait à peine de s’informer sur les crimes commis par des hommes circulant à moto. Comme si aussi la question de l’insécurité concernait uniquement la circulation des hommes à moto. 

 

L’expression « Ces actes crapuleux ne resteront pas impunis » le pays est habitué avec. Ce sont des actes et des décisions fermes qu’il attend. Pas des cris d’indignation et des annonces. 

 

Entre temps, au niveau du Sénat, le dossier de la nomination et l’installation du directeur ad intérim de la Police nationale d’Haïti sommeille devant la Commission justice et sécurité. Les sénateurs, qui siègent en permanence, sont trop occupés à une affaire d’Assemblée nationale devant statuer sur l’avenir de Jocelerme Privert. Une situation dans laquelle seuls les parlementaires sont confortables. Les pères conscrits sont trop occupés dans leurs exigences de séparation du gâteau gouvernemental. Trop occupés dans des soubresauts pour protéger leurs arrières et alliés dénoncés dans la dilapidation des fonds publics. 

Au pays de Jean Jacques Dessalines, la politique occulte tout.  Des hôpitaux publics dysfonctionnels depuis environ trois mois  à cause d'une grève des médecins résidents. Le nom d’un sénateur de la République aurait été cité dans ce mouvement. La gourde poursuit lentement, mais surement sa dévaluation. L’Université d’État d’Haïti, en crise depuis plusieurs mois, est incapable de bien planifier les concours d’admission. Des parents sont scandalisés devant la forte augmentation des frais scolaires. Autant de questions qui attendent une réponse et que la politique, comme elle se pratique ici à notre détriment, oublie.

 

Jacques Desrosiers

 

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